Art Spolié

Confiscations par les nazis et ventes par des personnes persécutées

L’arrivée au pouvoir des nationaux-socialistes en 1933 entraîne la persécution des collectionneurs juifs. Certain.es parviennent à s’enfuir, d’autres sont déporté.es et assassiné.es. Les textes à côté des œuvres retracent la vie et l’histoire de ces personnes et la manière dont leurs œuvres sont entrées dans la Collection Emil Bührle. Les tableaux eux-mêmes ont été confisqués ou vendus. Après 1945, les anciens propriétaires spoliés déposent plainte devant la Chambre des biens spoliés du Tribunal fédéral suisse et obtiennent gain de cause.

Bührle doit restituer les œuvres spoliées. Après la restitution, il en rachète certaines à leurs propriétaires légitimes.

Les ventes par des personnes persécutées sont des œuvres que les propriétaires juifs eux-mêmes ont vendues en dehors de la zone d’influence nazie – par exemple aux États-Unis, en Suisse et dans la France non occupée –, afin de financer leur fuite et de subvenir à leurs besoins. La question de savoir si chacune de ces ventes relève de l’art spolié fait actuellement débat.

Glossaire

La recherche de provenance

L'objectif de la recherche de provenance est d'établir les conditions de propriété des œuvres d'art depuis leur création. L'accent est mis sur les œuvres qui ont changé de propriétaire à l'époque du national-socialisme et de la persécution et de l'assassinat des juifs et des autres minorités.

Les biens culturels soustraits aux persécutions nazies (= art spolié)

Sont considérés comme art spolié par le régime national-socialiste les biens culturels que les nazis ont soustraits à leurs propriétaires, principalement juifs, entre 1933 et 1945. Cela s'est fait par des confiscations, des ventes forcées et d'autres mesures exécutées sous pression. Les ventes en dehors de la zone du pouvoir nazi, qualifiées jusqu'à présent en Suisse de «biens en fuite», peuvent également en faire partie.

La «Déclaration de Washington» (1998)

La Déclaration de Washington constitue la base de la recherche et du traitement des biens volés par les nazis. Elle a été adoptée par 44 États, dont la Suisse, sous la forme d'une déclaration non contraignante sur le plan juridique. Son objectif est tout d'abord d'identifier l'art spolié par les nazis. En cas de questions de propriété litigieuses, des mécanismes alternatifs de résolution, tels que des commissions, doivent être mis en place et des «solutions loyales et équitables» doivent être trouvées entre les descendants des anciens propriétaires et les propriétaires actuels.

La «Déclaration de Terezín» (2009)

La Déclaration de Terezín a élargi la définition de l'art spolié dans la Déclaration de Washington. Avec cette déclaration, les biens culturels vendus sous pression en raison des persécutions nazies seront également soumis à une réglementation.

Les solutions loyales et équitables

Les «solutions justes et équitables» comprennent un éventail de mesures différentes. Il est par exemple possible d'apprécier publiquement les circonstances de la spoliation d'une œuvre dans le cadre d'une exposition ou de mentionner l'histoire de la provenance de l'œuvre exposée dans le musée. Le paiement d'une indemnisation est également une solution. Il est même possible de convenir de la vente de l'œuvre à des tiers avec partage du produit de la vente ou prêt ultérieur aux propriétaires actuels. La mesure la plus connue est la restitution.